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le cours de cinéma
20 septembre 2008

Cours de cinéma n°1. 15 septembre 2009

Sujets étudiés pendant le cours : le plan et le plan séquence I. Qu'est-ce qu'un plan ? Définition : "Un fragment de pellicule enregistré entre la marche et l'arrêt de l'appareil de prise de vues." Vincent Pinel, Vocabulaire technique du cinéma. Les premiers films de l'histoire du cinéma étaient tournés en un seul plan, comme L'Arrivée d'un train en gare de la Ciotat (1895) qui dure 50s. Le tournage a donc duré également 50 s. La caméra est fixe et filme l'arrivée d'un train et les voyageurs qui en montent et qui en descendent. Le point de vue de la caméra est alors celui d'un homme qui se tiendrait debout du le quai. Au fil du temps, le langage du cinéma devient plus sophistiqué. Différentes échelles de plans apparaissent pour décrire des paysages, des actions ou transmettre des émotions. Les deux principaux inventeurs du langage cinématographique sont aux États-Unis David Wark Griffith (1875-1948) et, en Russie, Sergei Eisenstein (1898-1948). Anecdote sur l'utilisation du gros plan par Griffith. Griffith observait dans la rue une chanteuse. Il s'est aperçu que l'émotion était plus forte lorsqu'il regardait le visage de la chanteuse, isolé du décor, se reflétant dans une flaque d'eau. Les deux orphelines (DW Griffith, 1921) Eisenstein quant à lui s'intéresse au dynamisme des plans. Dans Le Cuirassé Potemkine (1925) certains plans ne durent que quelques secondes. Les échelles de plans. 1. Le décor Plan général : vaste ensemble naturel. Plan d'ensemble : le décor. Plan demi-ensemble : une partie du décor. 2. Le personnage Plan moyen : personnage en pied (debout, des pieds jusqu'à la tête). Plan américain : personnage à mi-cuisse. Plan rapproché taille : personnage à hauteur de la ceinture. Plan rapproché poitrine : personnage à hauteur de la poitrine. Gros plan : tête du personnage à hauteur du cou. Très gros plan : une partie du corps ou du visage. plan II. Le plan séquence. La séquence est une suite de scène constituant une action dramatique. Exemple : un personnage se lève le matin, pend une douche, s'habille prend son petit déjeuner, sort de chez lui. Ceci constitue une séquence. Cette séquence peut être découpée en un certain nombre de plans. Dans le cas du plan séquence, la séquence est filmée en seul plan, sans coupe (sans changement de plan). Le plan-séquence est l'un des effets les plus virtuoses du cinéma. Extraits étudiés: Elephant (Gus Van Sant, 2003) Donnie Darko (Richard Kelly, 2001) Halloween (John Carpenter, 1978) La Môme (Olivier Dahan, 2007) L'Aurore (Sunrise, FW Murnau, 1926) Contact (Robert Zemeckis, 1997) La Soif du mal (A Touch of Evil, Orson Welles, 1958) Elephant (Gus Van Sant, 2003) Le film prend comme sujet un groupe d'adolescents, quelques heures avant un massacre dans leur lycée. Le film est inspiré d'un fait réel, le massacre de Columbine en 1999. Gus Van Sant utilise de longs plans séquences. ici on suit, de dos, un garçon qui traverse le lycée. Il s'agit : 1. de faire ressentir le temps qui reste à vivre aux personnages; 2. d'explorer le décor en même temps que le personnage. 3. de montrer les relations entre les personnages : la caméra quitte le garçon pour adopter le point de vue des jeunes filles qu'il croise. Donnie Darko (Richard Kelly, 2001) Le plan-séquence est proche de celui de Elephant (traversée d'un lycée), à la différence que la caméra adopte le point de vue de tous les personnages principaux. Halloween (John Carpenter, 1978) Le plan séquence est ici un plan subjectif appelé aussi vue subjective. C'est-à-dire que la caméra devient le regard d'un personnage. Dans Halloween, ce regard est celui d'un meurtrier qui tourne autour d'une maison, s'introduit dans celle-ci, monte des escaliers, met un masque et tue une jeune fille. A la fin, on ôte le masque du meurtrier et on s'aperçoit qu'il s'agit d'un enfant. Le plan séquence a ainsi permis de dissimuler l'identité de l'assassin. La vue subjective est une technique courante pour créer une scène d'angoisse. La Môme (Olivier Dahan, 2007) Scène de l'annonce à Édith Piaf de la mort de Marcel Cerdan. Édith est réveillée dans sa chambre par Marcel. Elle se lève pour lui préparer un café, revient dans la chambre, puis cherche le cadeau qu'elle lui a acheté. Pendant qu'elle traverse son appartement, elle croise ses amis, tristes et immobiles. Elle leur demande ce qui se passe, ils lui disent que Marcel est mort dans un accident d'avion. Elle revient dans la chambre : Marcel a disparu. Elle s'effondre en larme, se relève et marche dans un long couloir. Le couloir mène jusqu’à une scène de spectacle. Qu'est-ce qui rend ce plan-séquence très intéressant ? 1. En un seul mouvement de caméra, il mêle le réel et l'image mentale (image de rêve ou d'hallucination), le présent (l'annonce de la mort de Marcel) et le futur (l'entrée d'Édith en scène). 2. L'actrice, en un plan unique, passe de la joie de retrouver Marcel à la douleur de le savoir mort. L'actrice peut ainsi travailler sans rupture l'émotion de son personnage. 3. Il montre comment les chansons d'Édith Piaf sont construites avec sa vie et ses drames. Les gestes d'Édith lorsqu'elle hurle de douleur construisent son jeu de scène. Il n'y a pas de différence entre sa vie et ses chansons, de la même façon que le plan séquence invente un espace unique entre son appartement et la scène. L'Aurore (FW Murnau, 1926) Les personnages sortent d'une église et traversent une rue sans se préoccuper des voitures, la rue se transforme en paysage de forêt. Les personnages s'embrassent et reviennent à la réalité au milieu de la rue. Sans s'en rendre compte, ils ont provoqué un embouteillage. A l'intérieur du plan séquence, on passe d'une image réelle (la rue) à une image mentale (la forêt). Contact (Robert Zemeckis, 1997) Le plan séquence traverse ici une galaxie pour s'achever à l'intérieur de l'œil d'une petite fille. Le plan séquence met en relation l'infiniment grand et l'infiniment petit. La Soif du mal (Orson Welles, 1958) Il s'agit d'un des plus célèbres plans séquences de l'histoire du cinéma. Le plan séquence commence par le gros plan d'une bombe à retardement qu'un personnage cache dans le coffre d'une voiture. La caméra s'élève au dessus des toits et suit la voiture. La caméra redescend ensuite au niveau de la rue et filme la voiture qui croise un couple (les héros du film). La voiture traverse la frontière mexicaine et explose lorsque le couple de héros s'embrasse. C'est une scène de suspense puisque le spectateur sait qu'une bombe est prête à exploser. L'angoisse naît lorsque la voiture est retardée aux passages cloutés, lorsqu'elle se rapproche du couple de héros, lorsqu'elle est arrêtée à la frontière. Lorsque la femme dans la voiture dit : "j'ai l'impression d'entendre une horloge dans ma tête", elle est comme le spectateur angoissé par la présence de la bombe.
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